En route pour Madrid

Je commence par 7 heures de train jusqu’aux Landes. À Paris, les gestes habituels pour changer de gare. Les gestes habituels dans le métro… Sauf que cette fois j’ai une valise en dur et pas un sac mou. Les gestes habituels, je rentre par un tourniquet, alors qu’il y a des portiques exprès. Évidemment, la valise se coince, et une fois dépêtrée, le temps de mon ticket est écoulé. Plus moyen d’avancer. Passer par-dessus ne me dérange pas, d’autant plus que mon ticket est valable. Ouais, j’adore escalader ! Mais réussir à faire valdinguer ma valise de l’autre côté, ça c’est une autre histoire. Heureusement, une parisienne, au fort accent étranger, me propose de passer avec elle. Et nous passons toutes les trois, elle, ma valise et moi, avec sa carte d’abonnement. MERCI gentille madame ! D’où peut-elle bien venir, avec son accent ? De l’Est, d’Italie, peut-être d’Espagne. Je décide qu’elle vient d’Espagne, je pourrai glorifier ses frères une fois arrivée à destination.
Petit passage par l’océan, les pieds dans le sable, l’odeur des embruns, le fracas des vagues, le début des vacances. Je retrouve ma nourrice, plus de 20 ans après… C’est étrange, c’est probablement la meilleure période de ma vie, et j’en garde si peu de souvenirs. C’est peut-être pour ça que c’est la meilleure période de ma vie ! Le petit village de Drachenbronn, les tours en vélo sans crainte des voitures (mais attention aux graviers dans les virages, et aux trous dans la route pour cause de travaux), les parents qui nous laissent nous ébattre librement, les voisins qui sont forcément des copains (la plupart du temps), l’école qui ne comporte que 2 salles avec 2 maîtresses, une pour les maternelles, l’autre pour les CP, CE1-2 et CM1-2, Jonathan, Sébastien, Séverine, Peggy, Romain, Benjamin, Isabelle (est belle comme une poubelleuh ! Euh oui mais comme une poubelle propre hein…), Hélène, Cédric, Olivier, Stéphane, Karine, Caroline, et les autres. Et le réveil à 2 heures du mat’ pour reprendre la route avec Karine, cette fois en voiture. Sept heures de trajet, j’en ai pas vu la moitié. Dehors il fait gris et pluvieux, je me sens comme chez moi tiens. À croire que je joue au cerf-volant avec les nuages. On arrive enfin à Madrid, bien claquées. Mon premier repas en Espagne : Burger King.